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DE LA MAISON NUMÉRIQUE CONNECTÉE
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CUISINE CONNECTEE
28/02/2019 - Le blog de Bruno

Une majorité des outils de la cuisine sont maintenant potentiellement connectés : autocuiseur, four, thermomètre de cuisson, cave à vin, frigo et même la machine à café. Cela frise parfois l’absurde mais dans certains cas, cela peut être vraiment utile. Voici ce que l’on va pouvoir se mettre sous la dent cette année, découvert au CES de LAs VEgas en janvier dernier.

LG Electronics mettait encore le paquet cette année sur le renouvèlement de leur électroménager, surtout à destination du public américain. Ils lançaient plusieurs nouvelles machines à laver connectées. Dont un « Twin Wash System » qui contient deux machines à laver en une seule, une grande et une petite, pour le linge fragile. Il y a plein de technologies dedans comme le TurboWash 2.0 qui utilise un spray d’eau pour le rincage, permettant des économies d’eau et d’énergie. Et puis leur SmartThinQ pour le suivi à distance sur mobile en lien avec leur plateforme HomeChat. Ils ont aussi un séchoir « Eco-Hybrid Dryer” doté d’une pompe à chaleur pour réduire la consommation. A noter que leur électroménager est garanti 10 ans. Une réponse aux accusations répétées d’obsolescence programmée ?

LG Electronics mettait aussi à jour ses réfrigérateurs à double porte. La capacité des portes augmente (donc au détriment du reste…). Mais cela évite les pertes de froid. Leur compresseur est un « Inverter Linear Compressor » qui remplace un moteur rotatif par un moteur électrique linéaire, faisant en théorie économiser 45% d’énergie. Leurs portes résistent aux scratches et empreintes digitales. Par contre, ils ne montrent plus de frigos, comme chez Samsung, avec des écrans tactiles intégrés, ayant compris que les tablettes génériques avaient gagné la partie dans la cuisine. C’est remplacé par un écran discret derrière la porte indiquant la température du frigo.

Whirlpool se propose de coordonner les objets connectés de la cuisine avec son écosystème « Interactive Kitchen ». Ce système associe plusieurs produits de la marque : une crédence interactive Backsplash Projection Plane (plaque murale située en la plaque de cuisson et la hotte aspirante), une table de cuisson interactive Cooktop Projection Plane, un four encastrable, un frigo, un lave-vaisselle et une hotte. La crédence et la table de cuisson guident les utilisateurs via des écrans tactiles qui communiquent avec le frigo pour suggérer des recettes qui tiennent compte des aliments dont on dispose.

Four Dacor iQ Dual-Fueld Range est un nouveau four commandé par tablette Android connectée en Wi-Fi, intégrée sous la plaque de cuisson. J’en avais déjà vu l’année dernière au CES. L’interface a été réalisée en collaboration avec le laboratoire de design de BMW. Après, tout est dans les contenus et les recettes proposées ! C’est un four américain par la taille et aussi par le prix : $12K, soit le prix d’une cuisine complète pour pas mal d’appartements en France.

Samsung présentait aussi sur son stand du CES un  four de nouvelle génération « Chef Collection ». Mais il n’avait pas l’air si connecté que cela.

Anova Culinary propose le One, une bouilloire connectée qui s’intègre dans toute casserole et se pilote via votre smartphone. Elle permet de réaliser de la cuisson sous vide de manière contrôlée, ce qui est difficile à faire sinon. On place les aliments dans un sac en plastique et dans l’eau. La cuisson a lieu par la chaleur de l’eau dont la température est contrôlée par la bouilloire. Cela préserve notamment les saveurs des viandes. Un bon morceau de boeuf tendre peut ainsi être d’abord cuit sous vide entre 49°C et 60°C par ce biais pour être cuit de manière homogène et sans brunir la viande. Il est ensuite passé à la poêle pour en rissoler l’extérieur par la réaction de Maillard. La résistance chauffante de 1KW est accompagnée d’un système de circulation forcée du liquide dans la casserole, pour assurer une bonne homogénéité de température. Elle est vendue $200.

2014 a aussi vu arriver la machine à café connectée, sous la forme du projet Arist lancé sur Kickstarter. La machine peut régler finement la température de l’eau et les autres paramètres de préparation de votre capuccino comme la quantité de sirop de sucre à y ajouter. Elle est alimentée avec du café en grains qu’elle moud elle même. Elle détecte aussi le type de tasse grâce à un sticker NFC qu’on leur colle au derrière.

La machine à café est connectée au “cloud” qui apporte son lot de recettes de cafés et avec des morceaux de social dedans pour échanger ses goûts avec ses amis. La levée de fonds a été réussie avec $845K de collectés. Il ne reste plus qu’à la fabriquer maintenant ! Elle sera vendue $300 ce qui au vu de ce qu’elle peut faire est un prix très attractif.

La machine à café Bonaverde (à gauche) se distingue de la précédente en intégrant l’étape de la torréfaction, ce qui suppose qu’il faut pouvoir se procurer des grains de cafés non torréfiés et d’habiter plutôt dans les zones de production du café en Afrique ou Amérique du Sud. En fait, la société propose des sacs de café non torréfié avec un code RFID qui est reconnu par la machine et leur applique un profil spécifique de torréfaction.

Sinon, on peut se rabattre sur le Mr Coffee Smart Coffeemaker WeMo Enabled (à droite) qui n’a pas l’air aussi sophistiquée que les précédentes, et sur une machine de torréfaction que j’ai vue chez le chinois Chang Yue Industrial Corp dans la zone asiatique du Westgate. Ce même chinois présentait un appareil servant à sécher les fruits et légumes.

MyVessyl se propose de faire du quantified self dans un domaine particulier : suivre ce que l’on boit. C’est un verre en forme de petit thermos en plastique et connecté qui devine automatiquement ce que l’on boit (bière, lait, jus de fruit, boisson gazeuse sucrée noire, vin, eau) et l’affiche sur un écran. Le procédé technique n’est pas documenté mais on imagine qu’il exploite au moins un spectrographe qui analyse les couleurs que le liquide absorbe. Les données sont évidemment ensuite consultables dans une application mobile. Il permet de capter le nombre de calories ingérées et de mettre ces données en relation avec l’activité physique via les fitness trackers. La batterie chargée dure une semaine. Le produit est le résultat de 7 années de mise au point ! Le truc sera vendu $200. Solution alternative : ne pas boire de boissons sucrées genre Coca Cola !

Le startup israélienne Consumer Physics a lancé en 2014 son SCiO, un capteur utilisant un spectrographe fonctionnant dans le proche infrarouge capable d’analyser la composition chimique des aliments, plantes, médicaments et autres liquides. On place le capteur devant un morceau de fromage ou de légumes, et il va mesurer la proportion de graisses, de protéines et de glucides. Ca fonctionne même au travers d’un emballage en plastique transparent. On peut aussi analyser la qualité d’une huile de cuisson, le taux d’alcool d’une boisson voire même la présence d’une drogue. Encore une fois, tout est dans l’application associée et à sa base de données de signatures spectrographiques de composants divers. Les promesses ont l’air un peu exagérées. Par exemple, si on a les proportions, cela ne donnera pas le poids de ce que l’on mesure. Je ferais bien le test sur une omelette japonaise dont l’intérieur contient du riz ! On verra ce qu’il en est à l’usage, normalement en 2015.

Le PicoBrew Zymatic était présenté sur Eureka. C’est une machine qui permet de produire sa bière à la maison. On peut la générer en moins de deux heures. Comme les machines à café vues précédemment, on peut utiliser plusieurs recettes différentes. La matière première ? De l’eau et du grain : orge, avoine, etc. Voici une véritable innovation de rupture qui va alimenter les théories fumeuses de Jeremy Rifkin sur l’économie du « zero marginal cost » 1!
Le Smart Sprouter du français Home to Nature est un germoir qui permet de faire pousser ses graines germées chez soi. On met ses petites graines dans l’un des quatre bacs du système et elles vont pousser sous son contrôle, en gérant l’humidité et la température. Que peut-on produire avec ? Des graines germées denses en fibres et vitamines pour une alimentation équilibrée. La société propose 50 graines différentes. Un bon business de consommable au passage ! Quid de la connectivité ? Elle n’est pas encore intégrée au germoir mais les créateurs de la société ont prévu de l’upgrader avec une liaison avec un smartphone. La pression des objets connectés est telle qu’il est difficile de résister à la tendance même si le besoin n’est pas forcément évident.
Le Rotimatic de Zimplistic Inventions présenté dans la zone Eureka est une machine qui cuisine automatiquement des galettes de pain indien à raison d’une par minute. Elle est spécialement conçue pour le marché indien. On l’alimente en farine, sel et eau. On pouvait en déguster les échantillons avec du houmous. Il est dommage qu’elle ne puisse faire aussi des pitas ! A noter que cet objet ne se pilote pas avec un smartphone. Leurs créateurs ont résisté à la mode de l’objet connecté à tout bout de champ. Ce qui s’explique aussi par la stabilité de la recette utilisée pour fabriquer ces pains plats.
Le Cooki de Sereneti est un robot qui sait cuisiner à votre place. Il gère les récipients de matières premières (remplis au préalable) et cuisine lui-même les petits plats avec sa spatule sur le plat chauffé. L’idée est de cuire en « poussant un bouton ». Pas sûr que cela puisse cuire n’importe quoi. En gros, ça a l’air d’être adapté à la préparation de féculents (pâtes, riz) mélangés avec des légumes. Le truc n’est pas encore commercialisé et n’a d’ailleurs pas l’air d’être encore au point. Il serait vendu moins de $600. La startup pitchait chez Techcrunch en 2014 et prévoit de livrer la bête en 2016.

keynote de Samsung (https://www.youtube.com/watch?v=BpTsLMjz4h8) pour nous expliquer la vie sur les objets connectés.

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